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Gabrielle Carayon

AN AMERICAN IN PARIS, le chef d’œuvre de Vincent Minnelli porté à la scène avec génie

An American in Paris De son ingénieuse mise en scène jusqu’aux incroyables talents des artistes qui enchantent la salle à chaque représentation, cette version scénique du classique hollywoodien est un magnifique hommage rendu au film de Vincent Minnelli comme à son grand compositeur George Gershwin.

Très largement inspirée du film sorti en 1951 avec Gene Kelly et Leslie Caron, la comédie musicale de Craig Lucas ne reprend pas à l’identique l’œuvre originale. Il s’agit ici d’une version plus actuelle et moderne du film.

Les personnages restent bien sûr les mêmes avec davantage de complexité pour donner à l’histoire une plus grande profondeur. Nous retrouvons ainsi Jerry Mulligan (Robert Fairchild), ex-GI reconverti en artiste amoureux de la jolie parisienne Lise Dassin (Leanne Cope). Il a désormais deux rivaux, Henri Baurel (Haydn Oakley), chanteur dans un night club et Adam Hochberg (David Seadon-Young), compositeur blessé à la guerre. Le rôle de Milo Davenport (Zoë Rainey), amoureuse de Jerry, a quant à lui été revisité. La riche américaine se retrouve ici à financer un nouveau ballet dans lequel Lise sera la vedette.

Un cast à la hauteur

L’ensemble de l’histoire a donc été enrichie afin de donner plus de détails sur les personnages et offrir plus de substance à la romance entre Jerry et Lise. Les deux artistes principaux sont d’ailleurs fantastiques. Aussi bon danseur que chanteur, Robert Fairchild, principal danseur au sein du New York City Ballet, interprète avec une aisance déconcertante le rôle créé par Gene Kelly. Leanne Cope, énigmatique et pleine de charme, interprète avec une grande justesse le personnage de Lise. Très gracieuse lorsqu’elle danse, elle semble survoler la scène tant ses mouvements sont fluides et délicats.

Les seconds rôles sont tout aussi excellents. Haydn Oakley offre une interprétation touchante et complexe d’Henri Baurel. David Seadon-Young, quant à lui, entretient une vraie complicité avec le public tout au long du show et est très convaincant en compositeur lésé. Zoé Rainey est également impeccable dans le personnage de Milo, mondaine et sophistiquée à souhait !

Une performance visuelle

Pour la création des décors, Bob Crowley a confié à la presse s’être lancé le défi de recréer un peu de la grandeur de Paris sur scène. Le résultat est une belle réussite et la magie opère. On retrouve dans ses créations les éléments iconiques de la ville lumière. Par exemple, les fameuses colonnes Morris sont utilisées à la fois pour les scènes dans les rues de Paris et pour les scènes dans les grands magasins des Galeries Lafayette. On retrouve également les quais de Seine, d’où se dégage une incroyable atmosphère paisible et romantique et bien entendu la silhouette de la tour Eiffel, incontournable.

L’autre défi de Bob Crowley a été de créer des décors permettant aux danseurs d’évoluer librement entre les scènes, sans contrainte. Les sublimes chorégraphies de Christopher Wheeldon s’enchainent, ballets, claquettes ou encore jazz, la danse habite continuellement le spectacle.

Les costumes sont aussi de toute beauté et là encore Bob Crowley excelle. Réalisés dans un atelier français, les costumes sont confectionnés en matières souples et stretch afin d’épouser parfaitement les mouvements des danseurs. Ils sont inspirés également de tableau de grands maîtres de la peinture. C’est le cas à la fin de l’acte 2 où les costumes, très graphiques, suggèrent les célèbres imprimés Mondrian.

Classe, romantique, on ne peut plus poétique, An American in Paris est un véritable bijou. On en ressort des étoiles plein les yeux et le cœur qui danse !

“An American in Paris”, au Dominion Theatre, 268-269 Tottenham Court Road, London W1T 7AQ
Jusqu’au 27 janvier 2018

An American in Paris